Ce type de garantie que l’on a vite surnommé GLI inversée en raison du fait qu’elle doit être souscrite par le locataire et non par le propriétaire comme c’est le cas pour une GLI classique a débuté en France avec l’offre Youse apparue en 2018 à grands renforts de communication. La filiale de CNP assurances promettait elle aussi de révolutionner les rapports locatives entre bailleurs et locataires. Pour Youse, l’aventure a été de courte durée puisque la société a brutalement annoncé son arrêt fin 2019 à peine 18 mois après son lancement en France.

Si l’on pouvait penser que cette disparition prématurée de Youse était un incident lié à une erreur de stratégie de CNP assurances, l’arrêt de la garantie Unkle, pourtant racheté par Luko en début d’année 2022, semble confirmer la malédiction des GLI inversée.

Alors pourquoi la GLI inversée qui promet pourtant de garantir des profils plus variés que la GLI classique ne parvient pas à convaincre ? Difficile à dire, mais de mon expérience des assurances immobilières, il semblerait que le problème soit double : tout d’abord, la garantie à la charge du locataire représente un certain coût (environ 3,5% du loyer). Cela freine certains locataires qui rechignent à payer une charge supplémentaire pour leur location. Rappelons que la GLI classique est en générale un peu moins chère (entre 2 et 3% du loyer) et qu’en plus le bailleur peut déduire la cotisation de ses revenus fonciers. 

Le deuxième problème, et le principal à mon avis, est la méfiance du propriétaire vis à vis de ce type de garantie. En effet, avec un garant moral comme l’était Unkle, le propriétaire n’a pas à payer la garantie car c’est le locataire et non lui qui souscrit le contrat. Et le fait de ne pas être à la manœuvre inquiète souvent les propriétaires. Ils ont l’impression, à juste titre, de moins maîtriser la garantie. Et cela leur donne un sentiment d’être moins couvert en cas d’impayé. Ils se demandent ce qu’il se passera si le locataire ne paie plus la cotisation de la garantie par exemple. 

C’est donc très probablement pour cette dernière raison que la grande majorité des propriétaires bailleurs préfèrent souscrire une assurance GLI traditionnelle même si le paiement de la cotisation leur incombe.